Parmi les centaines de styles répertoriés du Kung Fu, le Pak Mei présente des caractéristiques et une histoire propre. Dans un premier temps, nous développons les apports du Kung Fu dans sa globalité, puis nous détaillons les aspects propres au Pak Mei.

École Pak Mei Orthodoxe Kung Fu

Le Kung Fu

Le Kung Fu est un art martial millénaire chinois visant à assurer la défense d'un individu ou d'un groupe tout en préservant sa santé à long terme.

Plus qu'un simple sport de combat, le Kung Fu repose sur des philosophies appliquées en développant simultanément les aspects physiques, énergétiques, ainsi que le mental.

Parmi les centaines de styles répertoriés du Kung Fu, le Pak Mei présente des caractéristiques et une histoire propre. Dans un premier temps, nous développons les apports du Kung Fu dans sa globalité, puis nous détaillons les aspects propres au Pak Mei.

Les bénéfices du Kung Fu

La santé

Le premier objectif du Kung Fu est la santé. Cet aspect a été identifié et perfectionné dès l'émergence des arts martiaux, qui considèrent la santé comme un bien précieux, un investissement nécessaire et un devoir envers soi-même.

Caractère 体 (Tǐ) 体 (體) Tǐ : corps, forme, santé

En lien avec la médecine chinoise, le Kung Fu permet une bonne circulation du Qi et du Sang dans l'organisme, régulant naturellement les blocages physiques et mentaux du pratiquant.

Une pratiquante frappe dans un pao

Ce principe du Kung Fu est d'autant plus pertinent au sein de nos sociétés modernes, dans lesquelles une pratique régulière permet de compenser les conséquences délétères de nos vies de plus en plus sédentaires.

Pratique en extérieur En tant que citadin, pratiquer le Kung Fu est un bon moyen de préserver sa santé

Ainsi, parmi les effets bénéfiques attribués au Kung Fu, nous pouvons citer la régulation de notre poids, l'amélioration de notre souffle, le redressement de notre posture, la disparition de nos douleurs articulaires et dorsales, le renforcement général de notre système immunitaire, le rééquilibrage de notre sommeil et l'adoption plus aisée de bonnes habitudes de vie.

Coup de pied

La condition physique

Les exercices d'assouplissements et de renforcement réalisés en début de séance sont conçus dès l'origine pour former et entretenir le corps du pratiquant tout en restant accessible.

Quel que soit son niveau physique et technique, l'élève améliora le fonctionnement général de son organisme par une pratique régulière du Kung Fu.

Assouplissements

En plus de développer la force, la résistance et la souplesse, ces échauffements permettent aussi de développer des aspects plus intérieurs tels que la respiration, l'équilibre et la concentration, nécessaires par la suite à l'application des techniques martiales.

À terme, un pratiquant est capable de produire un effort constant sur de longues périodes, grâce à une bonne endurance musculaire et cardio-vasculaire couplée à un souffle régulier.

Pratiquants concentrés

Le renforcement musculaire et la solidité du pratiquant lui permettent une assimilation efficace des techniques martiales ainsi qu'un développement de sa force et de son endurance.

Le développement des articulations et de la souplesse du pratiquant l'aident à ne pas se blesser et, si besoin, à mieux récupérer tout en accélérant ses déplacements et l'exécution de ses techniques martiales.

Le développement de l'équilibre et de la concentration du pratiquant améliorent sa stabilité, la qualité de ses déplacements et de ses réceptions, sa réactivité et sa précision.

L'auto-défense et la confiance en soi

L'aspect défense du Kung Fu popularisé en Occident par les films d'arts martiaux est une composante essentielle de notre pratique.

Avant même d'en arriver à l'arrêt d'un coup de poing ou d'un coup de pied, la pratique régulière du Kung Fu permet à l'élève de mieux se connaître et d'améliorer sa confiance en soi face aux imprévus.

Ainsi, cette attitude martiale permet de prévenir bien des situations embarrassantes.

Position du Dragon Assurance de la garde du Dragon

Si besoin, les réflexes du pratiquant permettront d'arrêter des attaques inattendues et sa garde, au-delà de démontrer sa réelle efficacité, permettra d'impressionner son assaillant par la maîtrise d'un style de combat avancé.

La fuite n'est pas synonyme de lâcheté et un pratiquant d'arts martiaux est capable de savoir quand fuir face à un danger trop important, connaissant et admettant ses propres limites.

Déviation d'un coup de poing Déviation d'un coup de poing en Yin

Le travail intérieur

Même si cet aspect est moins démonstratif, le Kung Fu est aussi une pratique intérieure aussi appelée Nèi Gōng (内功).

Ainsi, en plus d'apprendre à maîtriser son corps, le pratiquant apprend à développer sa concentration et à mieux gérer ses émotions.

Pratiquants en position du lotus

Cette maîtrise de soi est essentielle dans le sens où elle conditionne tout apprentissage, à commencer par celui des arts martiaux, mais aussi celui de la vie de tous les jours (études, travail, loisirs…).

Couplé à des techniques de respiration, ce travail intérieur permet également de se détendre et d'évacuer son stress. Cet état plus serein aide à mieux appréhender les contraintes quotidiennes ainsi que ses peurs.

Coup de poing dans un pao

La discipline et la persévérance

La discipline est un aspect clé du Kung Fu.
Une fois acquis, cet état d'esprit peut se décliner dans tous les domaines de la vie, aidant le pratiquant à atteindre ses objectifs avec efficacité.

Quel que soit le niveau de l'élève, un entraînement régulier couplé à l'attention d'un instructeur l'aident à s'auto-discipliner. Ce dernier agit comme un guide tout au long de la progression de l'élève, adaptant son enseignement à chaque individu.

L'instructeur corrige la position d'un élève

La voie du Kung Fu est un long cheminement et la persévérance en est une composante essentielle.

Exercice de la planche La planche est un excellent exercice pour travailler sa persévérance

Précisions sur le terme « Kung Fu »

Le mot Kung Fu vient du chinois Gōng Fū (功夫). Contrairement aux idées reçues, ce terme ne désigne pas un style de combat mais la maîtrise d'un art manuel par la répétition du geste.

Pris individuellement, Gōng (功) désigne la maîtrise, l'effort, l'habileté, le mérite, l'exploit tandis que Fū (夫) désigne le travailleur manuel.

Ainsi, au-delà des arts martiaux, ce terme peut s'appliquer à de nombreuses disciplines telles que l'artisanat, la calligraphie ou la musique.

Calligraphie Gōng Fū (功夫)

Dans le cas des arts martiaux, cette définition est essentielle car c'est par la répétition et l'écoute de son corps que le pratiquant trouvera son propre chemin.

La citation suivante attribuée à Confucius nous donne une bonne idée de ce concept :
« Chaque vérité possède quatre coins : en tant que professeur, je te donne un coin et c'est à toi de trouver les trois autres. »

Confucius Confucius

Le terme Wǔ Shù (武术) [Prononcer Wou Shou] quant à lui désigne les « techniques martiales ». Ainsi, nous devrions plutôt parler de Gōng Fū Wǔ Shù pour décrire notre discipline.

Aujourd'hui, l'utilisation du terme Wǔ Shù se différencie du Kung Fu traditionnel dans le sens où il désigne un style créé au milieu du XXe siècle par le gouvernement chinois. Plus apparentée à un sport, cette discipline non-traditionnelle s'appuie sur la compétition.

Étudiants pratiquant le Kung Fu

Précision sur le terme Kung Fu

Le saviez-vous ?

Le mot Kung Fu viens du chinois Gōng Fū (功夫) [🔈Gong Fou]. Contrairement aux idées reçues, ce terme ne désigne pas un style de combat mais la maîtrise d'un art manuel par la répétition du geste.

Pris individuellement, Gōng (功) désigne la maîtrise, l'effort, l'habilité, le mérite, l'exploit tandis que Fū (夫) désigne le travailleur manuel.

Ainsi, ce terme peut s'appliquer à de nombreuses disciplines telles que l'artisanat, la calligraphie ou la musique.

Calligraphie Gōng Fū (功夫)

Dans le cas des arts martiaux, cette définition est essentielle car c'est par la répétition et l'écoute de son corps que le pratiquant trouvera son propre chemin.

La citation suivante attribuée à Confucius nous donne une bonne idée de ce concept :
« Chaque vérité possède quatre coins : en tant que professeur, je te donne un coin et c'est à toi de trouver les trois autres. »

Confucius Confucius

Le terme Wǔ Shù (武术) [🔈Wou Shou] quant à lui désigne les « techniques martiales ». Ainsi, nous devrions plutôt parler de Gōng Fū Wǔ Shù pour décrire notre discipline.

Aujourd'hui, l'utilisation du terme Wǔ Shù se différencie du Kung Fu traditionnel dans le sens où il désigne un style créé au milieu du XXe siècle par le gouvernement chinois. Plus apparentée à un sport, cette discipline non-traditionnelle s'appuie sur la compétition.

Étudiants pratiquant le Kung Fu

Les principes du Pak Mei

Le Pak Mei est un style de Kung Fu issu du système Shaolin et créé durant le XVIIIe siècle par le Grand Maître Pak Mei.

Issu du système Shaolin bouddhiste, faisant de lui un style externe (围攻 WàiGōng), le Pak Mei a la particularité d'y inclure une part importante de taoïsme, lui octroyant également le titre de style interne (内功 NèiGōng).

L'efficacité du Pak Mei se fonde sur la combinaison du Yin et du Yang et des quatre Jìng à travers l'expression des animaux. Cette combinaison est amplifiée par la force interne. Les mouvements sont rapides, puissants et explosifs, générés en grande partie par le bas du dos et le DānTián (丹田).

Voici certains aspects du Pak Mei tantôt partagés par d'autres styles de Kung Fu tantôt propres à notre style.

Le Tao

Le Daō (舠), symbolisé par la combinaison du Yīn (阴) et du Yáng (阳) est un principe très ancien issu du taoïsme. Il décrit le comportement du Yin par rapport au Yang et inversement, les deux parties étant opposées, indissociables l'une de l'autre, en constant rééquilibrage et contenues l'une dans l'autre.

Ces principes, sont, parmi d'autres, une composante fondamentale de la médecine chinoise et des arts martiaux chinois.

Tao Emblème du Tao, comportant le yin (sombre) et le yang (clair)

Ainsi, un pratiquant de Kung Fu doit maîtriser l'application du Yin et du Yang dans ses mouvements et ses intentions, se montrant capable de passer de la souplesse à la fermeté, de joindre vitesse et puissance, de rester flexible et solide à la fois ou encore d'adopter une position statique inébranlable.

Cette maîtrise peut s'étendre au-delà de la pratique du Kung Fu et accompagner le pratiquant dans tous les domaines de sa vie quotidienne.

Illustration d'un mouvement nécessitant une force yin et yang à la fois (par exemple le serpent souple et rigide à la fois)

Les animaux

Issu de la cosmologie chinoise et appliqué dans la médecine chinoise comme dans certains arts martiaux, le système des cinq mouvements, cinq éléments ou WǔXíng (五行) est un élément clé de notre style.

Représentation des cinq éléments Relation entre les cinq éléments

Présent dans certains styles de Kung Fu dont le système Shaolin dont nous sommes issus, ces cinq éléments sont représentés sous la forme de cinq animaux.

Voici les cinq animaux du Pak Mei associés à leurs éléments :

  • Tigre (bois)
  • Dragon (feu)
  • Léopard (terre)
  • Serpent (métal)
  • Grue (eau)

Détailler les cinq animaux ?

Chaque animal possède ses propres caractéristiques engendrant des postures, déplacements, frappes et une génération de la force qui leur sont propres.

Un bon pratiquant doit être capable passer de l'un à l'autre afin de constamment s'adapter au comportement de ses adversaires.

Les cinq animaux Les 5 animaux du Kung Fu Pak Mei

Le court trajet

Le Pak Mei a été le tout premier style à appliquer le principe du « court trajet » ou « court chemin ».

Ce système consiste à générer une force explosive sans élan, assure la puissance du combattant en toutes circonstances, la vitesse de ses coups (moins de distance à parcourir) et l'imprévisibilité de ses attaques.

Kill Bill Image extraite du film Kill Bill dans laquelle Beatrix travaille le court trajet Œil de Pœnix L'œil de phœnix (风眼锤) associé au court trajet offre une excellente précision et pénétration des coups.

Les quatre mouvements

Le Pak Mei s'appuie sur 4 grands types de mouvements permettant de générer une force appelée Jìng (劲).

Ces mouvements s'enchaînent et parfois se combinent, offrant au pratiquant une extrême efficacité.

Détailler les 4 Jìng ?

Bien que ces forces soit également utilisées par quelques autres styles tel que le Dragon du Sud (龍形摩橋) ou la boxe des cinq ancêtres (五祖拳), le Pak Mei les interprète d'une façon qui lui est propre.

Les quatre mouvements Jìng du Pak Mei :

  • Absorber/Avaler (Tūn 吞)
  • Libérer/Cracher (Tǔ 吐)
  • Émerger/Flotter (Fú 浮)
  • Sombrer/Couler (Chén 沉)

La force interne

De part son aspect taoïste, le Pak Mei est aussi un style interne et ses positions sont étudiées pour aligner les méridiens du pratiquant.

À terme, une pratique intensive permet au pratiquant de sentir et guider consciemment son énergie interne.

Accessible à niveau avancé, cette force interne, permet au pratiquant d'intensifier l'efficacité de ses coups et de protéger sont corps face aux attaques reçues.

Méridiens Représentation des méridiens sur un mannequin

Le Salut Pak Mei

Le salut du Pak Mei est un symbole puissant. Pouvant varier d'une École à une autre, il comporte toujours un geste appelé WǔHú SìHaǐ (五湖 四海) permettant à n'importe quel pratiquant Pak Mei de reconnaître l'un des siens.

Signifiant « Cinq lacs, quatre mers », cet agencement des mains contient des principes techniques, philosophiques et historiques propre au Pak Mei.

Détailler la signification du salut (Bouddhisme/Taoïsme, sigingication des 5 lacs, 4 mers) ?

Illustration du Salut Pak Mei